La création du réseau

C’est en 1962, époque du communisme, que débute le projet d’un réseau de communication, l’US Air Force demande en effet à l’ARPA (Advanced Research Projects Agency) de créer un tel réseau qui serait capable de résister à une attaque nucléaire.

Le concept élaboré en grande partie par J.C.R Licklider reposait sur un système décentralisé, permettant au réseau de fonctionner malgré l’arrêt ou la destruction d’une ou de plusieurs machines. Robert Taylor, à la tête du bureau de traitement de l'information à l'ARPA, avait pour but de concrétiser les idées de Licklider. Leurs travaux aboutirent à ce qui deviendra le noyau d’internet : ARPANET.

Ce réseau comprenait quatre grands centres universitaires américains : l’Université de Californie à Los Angeles, l’Institut de recherche de Stanford, l’Université de Californie à Santa Barbara et, pour finir, l’Université de l’Utah. Ces centres étaient reliés par des câbles 50 Kbps et utilisaient le NCP (Network Control Protocol).

En 1971, Ray Tomlinson crée le courrier électronique, souvent désigné comme le Killer Application d’internet. A l’époque, Tomlinson travaille sur un système permettant à un utilisateur d’une machine de laisser un message à un autre utilisateur de la même machine (une sorte de Post-It sur l’écran). D’un autre côté, il étudie un logiciel de transfert de fichiers via le réseau ARPANET. Le courrier électronique est né de la réunion de ces deux concepts. C’est Tomlinson qui choisira également le signe « @ » pour séparer le nom d’utilisateur du nom d’hôte. C’est en 1972 que le terme « internet » va apparaître pour qualifier un réseau utilisant la suite de protocoles TCP/IP. TCP/IP signifie « Transmission Control Protocol / Internet Protocol », il provient des noms des deux protocoles majeurs de la suite, autrement dit TCP et IP.  Pour faire simple, TCP/IP représente l’ensemble des règles de communication sur internet et se base sur un système d’adresse IP, propre à chaque machine du réseau, pour pouvoir acheminer des données, on parle alors de paquets.

Cette suite de protocoles a été créée à l’origine dans un but militaire, elle répond donc à un certain nombre de critères tels que le fractionnement des messages en paquets, l’utilisation d’un système d’adresses, l’acheminement des données sur le réseau (routage) et le contrôle des erreurs de transmission de données. Ce sont ces critères qui ont fait le succès de cette suite. Bien entendu, la connaissance de ces protocoles n’est pas essentielle pour l’internaute, au même titre qu’un téléspectateur n’a pas besoin de connaître le fonctionnement de sa télévision, ni celui des réseaux audiovisuels !

La dernière évolution importante d’internet est apportée en 1984 par trois informaticiens : Jon Postel, un des inventeurs du protocole TCP/IP, Paul Mockapetris et Craig Partridge, tous deux ayant travaillé sur la messagerie SMTP . Cette nouveauté porte le nom de DNS (« Domain Name System ») et est, en fait, une base de données distribuée qui permet une gestion locale des noms de domaine. Autrement dit, les données sont accessibles maintenant via des adresses en .com, .org, .net ou encore .gov.


Kbps : Kilobits par seconde ; unité de mesure qui définit la vitesse du débit, autrement dit, elle correspond au nombre d’informations qui sont transférées en une seconde.

Killer Application : désigne un programme informatique si attractif qu'il justifie, à lui seul, l'achat ou l'adoption d'un type particulier d'ordinateur, de console de jeu ou de système d'exploitation pour de nombreux consommateurs.

SMTP : Simple Mail Transfer Protocol. Protocole permettant l'envoi et la distribution de messages (emails) sur Internet.

Le World Wide Web

Véritable boom de l’internet, le World Wide Web est créé fin 1990 par Tim Berners-Lee. La date généralement choisie concernant la naissance du WWW (World Wide Web) remonte au texte « Information Management : A Proposal » de Berners-Lee lui-même, en mars 1989.

Dès 1989, ce chercheur au CERN de Genève, le laboratoire de physique des particules, met au point un système de navigation hypertexte. L’année suivante, l’ingénieur système Robert Cailliau se joint à ce projet, très vite convaincu de son intérêt. Il se consacre avec énergie à sa promotion et, ensemble, ils développent un logiciel baptisé Enquire, permettant de naviguer selon ce principe. Il a dans l’idée de fournir au plus grand nombre de chercheurs possible un système d’information global, fondé sur le système de l’hypertexte. Ainsi, fin 1990, il met au point le protocole HTTP (Hyper Text Transfer Protocol) et, par la même occasion, le langage HTML (HyperText Markup Language) permettant de naviguer à l’aide de liens hypertextes (liens internet toujours présents de nos jours) à travers les réseaux. L’ensemble HTTP / HTML formera le World Wide Web. Parmi les noms envisagés et rejetés pour ce duo, il y avait « MOI » pour « Mine of Information » et « TIM » pour « The Information Mine ». Berners-Lee sera également l’inventeur du premier serveur web qu’il baptisera « httpd », créé en même temps que le WWW.

Actuellement, Tim Berners-Lee travaille au MIT et fait partie des dirigeants du W3C (« World Wide Web Consortium »), un consortium chargé de mettre au point les standards et règles du Web.

Le web, essentiellement développé sous l’impulsion de ce que l’on désigne comme les inventeurs du web, Berners-Lee et Cailliau, va subir quelques modifications avec l’apparition de NCSA Mosaic. Ce nouveau navigateur Web, développé par Eric Bina et Marc Andreessen au National Center for Supercomputing Applications (NCSA) dans l’Illinois, jette les bases de l’interface graphique des navigateurs modernes et cause un accroissement exponentiel de la popularité du web. Par la même occasion, le NCSA produit également le NCSA HTTPd, un serveur http qui deviendra Apache HTTP Server, le serveur http le plus utilisé depuis 1996.

La guerre des navigateurs est lancée. En 1994, Netscape Communications Corporation est fondée avec une partie de l’équipe de développement de NCSA Mosaic. Netscape Navigator est lancé fin 1994 et, en quelques mois seulement, prendra la vedette à NCSA Mosaic. En 1995, après la sortie de Windows 95, Microsoft lance Internet Explorer qui éclipsera totalement Netscape en quelques années. Début des années 2000, une série de nouveaux navigateurs fait son apparition comme Mozilla Firefox, Opera ou encore Safari. Cette nouvelle génération acquiert de plus en plus de nouveaux utilisateurs. Le graphique ci-dessous nous montre l’évolution jusqu’en 2006. En septembre 2007, le navigateur Firefox était déjà utilisé par 30% des internautes européens.

La guerre des navigateurs
Wikipedia.org : Évolution de l'usage des navigateurs internet

Il est important de noter que le Web, en français « la toile », n’est qu’une des applications d’internet. D’autres applications sont, par exemple, le courrier électronique, la messagerie instantanée (le « t’chat ») ou encore Usenet . Le Web a été inventé plusieurs années après Internet, mais c’est grâce à cette application que les médias grand public ont été attentifs à ce nouvel outil. Depuis, le Web est fréquemment confondu avec Internet, plus particulièrement, le mot Toile qui est fréquemment utilisé dans le langage courant, sans savoir s’il désigne le Web ou Internet.

MIT : Massachussets Institute of Technology. Centre universitaire américain connu pour ses nombreuses découvertes technologiques.

Serveur http : Serveur servant à transférer les pages d’un site situées sur Internet. Le serveur HTTP répond aux requêtes des navigateurs et leur autorise l'accès aux pages qu'il héberge.

Source : Xiti Monitor (www.xitimonitor.com)

Usenet : (ou  Netnews) Système en réseau de forums de discussions inventé en 1979 rendu aujourd’hui utilisable via Internet.

L'apport d'internet

En Belgique, quelques 4,8 millions de personnes ont accès à internet. L’internaute belge utilise principalement internet en tant qu’outil de communication. Outre le chat et la messagerie instantanée, l’e-mail reste le principal canal de communication. De plus, la moitié des surfeurs belges font des achats via le Web. La Belgique compte donc 2,3 millions d’e-shoppers, ce chiffre n’est qu’en légère augmentation par rapport à l’année passée.

Internet propose à n’importe quelle personne un moyen simple de communication. En quelques clics, vous savez vous créer une adresse email gratuitement et commencer à « chatter » ou envoyer des emails à vos amis. De plus, vous ne payez que votre connexion au réseau. Gratuité, simplicité et rapidité qualifient l’envoi d’email, il est donc aisé de comprendre pourquoi l’envoi de lettres est en fort déclin. L’un des grands avantages d’internet est son accessibilité : n’importe qui, qu’il soit novice ou chevronné en informatique, sait utiliser cet outil ! Prenons le simple exemple de mon grand-père qui répète que « il n’y connaît rien » et que, de toute manière, « il est trop vieux pour ça et qu’il n’y comprendra jamais rien »… Et pourtant, il envoie, reçoit, répond, surfe, imprime, et j’en passe !

Dans le même ordre d’idée que la communication, la diffusion d’informations est aussi grandement facilitée avec ce média. Les sites de journaux l’ont bien compris en mettant rapidement des articles en vente sur leur site internet. Mais l’information ce n’est pas uniquement l’actualité, on ne compte plus le nombre de sites internet à but didactique qui traitent de tel ou tel sujet complètement différent. Ainsi, si un internaute désire apprendre une langue par exemple, il aura très facilement accès à des dizaines de sites proposant des cours. De ce fait, des moteurs de recherche sont apparus très rapidement dans les débuts du Web afin que l’utilisateur ait facilement accès à ce qu’il cherche. Je détaillerai cet aspect plus loin dans ce travail.

L’idée que le Web soit accessible par tous et partout a fait naitre chez beaucoup d’internautes une idéologie de partage et, fatalement, d’entraide. Il existe de nos jours de nombreux sites et forums où discutent et s’entraident des surfeurs autour d’un thème commun. Bien entendu, il y a le côté négatif de cette idéologie de partage : le téléchargement et partage de fichiers illégaux, mais ce n’est rien comparé au côté positif de l’internet.

Le Web est donc une source énorme de données et d’informations qui génère de plus en plus d’adeptes. Les sociétés l’ont bien compris et ont très vite su s’intégrer. On ne compte plus les sociétés mettant en vente leurs produits sur leur site ou même les sociétés qui ne vendent que par le Web.

Depuis peu, les banques proposent des solutions pour gérer son compte chez soi, le « Home Banking ». L’internaute de nos jours peut donc quasiment tout faire via le Web : faire ses achats, réserver son voyage, gérer son compte bancaire, se documenter, se divertir, etc. Internet permet donc un énorme gain de temps et des techniques de diffusion de l’information jamais égalées auparavant !



Les chiffres cités sont tirés d’une étude réalisée par InSites Consulting (www.insites.be).

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